Open Fields, croisements (anti) disciplinaires

Nous participions à OpenFields en octobre dernier. Quelques mois sont passés, le temps de digérer, et de revenir à nos activités locales…
Voici donc un retour commenté, non-exhaustif, de ce festival, entre conférences et expositions internationales, panorama de recherches artistiques, de productions à tendance « art numérique » et de réflexion critique sur la science. dixit

Un contexte de croisement de réseaux et d’ouverture des « champs » :
« Openfields » était donc le titre donné pour cette édition aux rencontres organisées dans le cadre du festival RIXC à Riga (Lettonie). Un terme que l’on pourrait traduire par « champ libre, champs ouverts, terrain des possibles, ouverture des thématiques, croisement des disciplines,… ».

À forte teneur nord-européenne, ce festival déjà âgé de 20 ans, s’est focalisé sur les nouvelles esthétiques, les nouveaux enjeux des pratiques numériques dans un cadre post-média ; le festival étant historiquement lié à la question des médias, du médium « vidéo », des plateformes média en ART+COMMUNICATION (comme par exemple en 2012 ‘’L’art de la résilience”) puis des croisements art/technologies/recherche/société, époque qu’ils nomment depuis post-média… (cf MCD #79 « Nouveaux récits du climat« ).

Les 3 jours de conférences et d’expositions proposaient un panel d’activités dont les approches artistiques et de recherche suggéraient un regard novateur sur le changement du rôle de l’Art, son potentiel ou non de transformation sociale, les conditions d’ interactions avec les sciences et la société. Beau programme !

Entre savoirs académiques et pratiques créatives indépendantes, les intervenants ont été sélectionnés via un appel à participation portant sur les questions suivantes : Comment les pratiques artistiques, créatives contribuent de manière significative aux défis environnementaux, technologiques et scientifiques de notre temps ? Quels types de savoirs et de connaissances pensez-vous que produisent les pratiques artistiques qui ré-inventent le croisement science, technologie et d’autres disciplines ? …
Ont répondu et été invité plus de 100 participants de 30 pays différents, représentant plus de 60 acteurs culturels, universités, … un congrès quoi !

Cette édition avait lieu dans la nouvelle et gigantesque bibliothèque National Library of Latvia, et accueillait au rez-de-chaussée pas moins de 26 installations art-science, avec tous les artistes-chercheurs présents !
Le sous-sol était réservé aux conférences qui se sont enchaînées dans un rythme soutenu, table-ronde après table table-ronde, conférences inaugurales et keynote de synthèse…
Un espace librairie présentant les productions des intervenants et également les publications issues des projets, programme et festival animés par RIXC.
Les organisateurs Rasa Smite et Raitis Smits (par ailleurs enseignants-artistes-chercheurs) imaginent renouveler l’expérience pour constituer une plateforme inter-disciplinaire « phare » en Europe .
Pour eux, il paraît nécessaire de montrer que les matériaux et les données scientifiques, sociales et culturelles constituent le nouveau « médium » artistique de notre époque.

Cette édition proposait un focus sur le groupe de recherche en contemporanéité de l’Université d’Aarhus au Danemark et le Art Research Lab de l’Université de Leipaja en Lituanie.
De plus, le festival lançait sa participation à un nouveau programme européen passionnant « Changing Weathers, networked responses… ».

Ne pouvant pas vous présenter les 140 conférenciers et propositions artistiques, voici deux exemples :

  1. Une performance issue d’une des (rares) soirées : Christian Faubel « songs from my analogue Utopia »


Une présentation poétique et pédagogique sur les différences entre analogique et digital, à base de retro-projecteur, capteur piezo et humour raffiné. Ça fait du bien !

2. Une présentation issue des nombreuses tables rondes

Sarah Burger et son installation “(un)earthed”.

Cette œuvre non durable mais pérenne consiste en 9 objets différents réalisés en matières dégradables et fil polyester qu’elle a placé à 8 endroits différents. Depuis 2015, elle leur rend visite toutes les 3 semaines, les sort de terre (unearthed), documente et observe le processus. Ils ont depuis disparu, elle y a collecté la terre, fait pousser des plantes avec celle-ci. Chaque plante portant en son sein l’objet initial…

PiNG (Nantes) + Labomédia (Orléans) ?
Nous y présentions le programme de recherche-création 1CAMP et la dynamique en réseau Artlabo. Nous avions à nos cotés la présence de Bureau d’Études, Ewen Chardronnet, Spela Petric qui présentaient le workshop « Alien in green », que nous avons accueilli par la suite durant l’événement ForumCAMP.

RECHERCHES ANTI-DISCPLINAIRES !

Plutôt que de tenter de résumer les nombreuses présentations que nous avons suivis, je vais tenter de reprendre mes notes, de les croiser avec le carnet distribué contenant toutes les présentations des intervenants en mode Cut-Up / Collages #sans_citation #traduction_créative :

“IMMERSION NARRATIVE, APPROCHES ARTISTIQUES ET BEAUTÉ DE LA SCIENCE ? Notre vie dépend de l’état de santé des nombreuses relations entre toutes les formes de vie, et le film montre comment il est maintenant possible de surveiller ces connexions et d’identifier si les systèmes écologiques sont en danger et de chute FINALE …”

“RÉSISTANCE VÉGÉTALE EN TERRITOIRES DOMINES PAR LES HUMAINS
Je travaille avec une plante cosmopolite spontanée qui prospère dans des paysages fortement touchés par l’activité humaine. Souvent décrites comme des mauvaises herbes, elles constituent un point crucial pour explorer l’indigence, l’invasion, la gentrification et l’avenir des terres face aux changements climatiques mondiaux.”

“L’expérimentation dans la recherche scientifique actuelle fournit de nombreuses réponses et s’interroge sur la cohabitation humaine et végétal dans le soi-disant anthropocène.”

Suite à retrouver sur la version de l’article publiée sur medium.
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Next step : Artlabo, plateforme interdisciplinaire pour une approche prospective et critique de l’art et de la science ?

Un article-retour de Julien Bellanger
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