Expérience Dispositif Médiation Augmentée au Musée des Beaux-Arts, Mai 2011

 

Retour sur le déroulé, les ressources, les échanges liés à l’expérimentation au Musée des Beaux-Arts de Nantes

Projet accompagné par PiNG, développé par Thomas Bernardi  —— Licences eGPL, dans le cadre du projet REMAKE.

A. une approche d’un dispositif de médiation augmentée ….

Dans les discussions avec l’équipe de Médiation du Musée est apparue la question du choix du dispositif que nous pouvions déployer, et quel dispositif technique souhaitons-nous aborder, détourner, créer, déconstruire, fabriquer, remanier, …?

1 sur la question du ‘dispositif’

> "J'appelle dispositif tout ce qui a d'une manière ou d'une autre, la capacité de capturer, d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler, de contrôler et d'assurer les gestes, conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. Pas seulement les prisons donc, les asiles, le panoptikon, les écoles, la confession, les usines, les disciplines, les mesures juridiques, dont l'articulation est en un sens évidente, mais aussi, le stylo, l'écriture, la littérature, la philosophie, l'agriculture, la cigarette, la navigation, les ordinateurs, les téléphones portables et pourquoi pas, le langage lui-même, peut-être le plus ancien dispositif dans lequel, plusieurs milliers d'années déjà,un primate, (...) eut l'inconscience de se faire prendre." > GIORGIO AGAMBEN "Qu'est-ce qu'un dispositif" >

Nous utiliserons pour paraphraser ce texte, le terme de ‘dispositif‘ pour décrire toute forme technique permettant une capture de notre environnement, du mouvement et du temps présent. L’engagement dans les étapes de conception, de réalisation, de fabrication des dispositifs ainsi décrits est une étape indispensable en terme d’appropriation, et préalable à celles des usages.

2 la question de la médiation, des médiations

déambulation, à propos de l’attention : http://paresia.wordpress.com/2010/06/19/bernard-stiegler-leducation-et-la-formation-a-lattention/

Cela produit un temps de relation entre des contenus culturels, des personnes, des dispositifs numériques et(ou) physiques sous un mode participatif. Au plus on peut étirer ce moment, au mieux on peut s’y attentionner ( au sens de la perte de l’attention de B Stiegler ), s’en emparer, le partager. Chemin faisant. Librement. _ Le choix du solution en logiciel, hardware libre nécessite une temporalité plus lente, plus étiré, du fait qu’il compte sur de la réappropriation, du DIY, de l' »artisanat »…contrairement au modèle habituel de l’achat immédiat et fonctionnel (croiser ça avec la partie que tu voulais aborder ? ). _

3 pourquoi augmenter ?

Il convient de se placer non pas à coté, contre, derrière, .. mais dans une logique d’annotation, de superposition, de strates. A l’instar de « we are in Moma » et de l’application Layar, un dispositif doit permettre de recevoir ou de proposer un point de vue singulier, dans une dynamique collective, d’être modifier également … il ne s’agit d’augmenter les perceptions humaines en mode cyborg, mais plus d’augmenter au sens de démultiplier, étendre, intensifier.

B. Etape 0 : Musée des Beaux Arts de Nantes, exposition le Théâtre des Passions

Présentée durant l’exposition ‘Le Théâtre des Passions’, notre expérimentation se propose d’être un déclencheur, catalyseur d’une réflexion plus large sur ce type de dispositif de médiation au coeur d’un espace muséale, et notamment dans des échanges avec l’équipe de médiation et principalement Claire Dugast.

Le Choix du dispositif :

En tant qu’expérimentation from scratch, de ZERO, nous avons évoqué différents outils susceptibles d’être « transformé » en dmA : téléphone mobile, lecteur mp3, machine dédiée à construire, … Ici, notre choix se porte sur le téléphone mobile : un dispositif technologique « omni »présent dans nos sociétés et de fait facilement ré-intégrable dans ce type de proposition, afin peut-être de pérenniser l’installation. En tant que développeurs plasticiens et/ou artistes en nouveaux médias, il nous est difficile d’ignorer le contexte socio-politique de l’existence de tels dispositifs… nous y reviendrons, cf « Devenir Media de L Allard et O Blondeau »

En résumé, ce serait un « objet » controversé, à la fois vecteur d’intérêt pour artistes et développeurs, et boite de pandore pour philosophes ou hacktivistes, et réciproquement.

Pour éviter tout enthousiasme technophile à même de passer outre l’une ou/et l’autre de ces points de vue, il nous faut avoir du recul sur l’usage que nous voulons développer ici. Cela passe donc par une réflexion sur l’outil à utiliser, ainsi que son contexte de mise en application : l’usage. Cerainement. Allons-y donc, ne reculons pas. Il ne s’agit pas d’imaginer le musée dans la ville mais plutôt d’apporter les dispositifs urbains classiques au sein du musée.

Augmentation :

Quel usage précisément ? quels eccueil à éviter (gadgetisation, concurrence…) ? quel matériel (libre, accessible…) ? quel rapport cela crée t-il entre les visiteurs ? entre les visiteurs et les tableaux ? les dispositifs techniques entre eux ? etc… L’augmentation choisi serait donc de compléter le regard du visiteur d’informations.

Le musée compte beaucoup sur le regard de ses visiteurs, Marcel Duchamp aussi quand il disait que ce « sont les regardeurs qui font les tableaux », alors nous prenons le parti d’expérimenter avec ce paramètre : augmenter l’œil du regardeur. Ainsi le fait de pouvoir accéder à des informations liées au tableau, modifie également la perception du visiteur, en cela qu’il dispose alors d’un prisme supplémentaire, sorte d’applat/couche (complémentaire à la peinture), pour voir l’œuvre telle qu’elle est, mais aussi sa symbolique.

Concrètement, à l’aide d’une caméra, le visiteur pourra observer en détail l’agencement des scènes et personnages d’un tableau ainsi que le vocabulaire qui le compose (gestuelle des protagonistes…voir document d’accompagnement réalisé par le musée). Une fois un tableau devant l’objectif de la camera, des informations apparaitrons en sur-impression, pouvant compléter le discours d’un guide, ou inviter à en savoir plus sur la rhétorique des Passions, le rapport de la peinture au Théâtre…

Développement OPEN source ( GPL devrais-je dire ? ) :

Nous privilégions le partage de connaissances et un modèle économique, basé sur la notion de service, de recherche, de collaboration. Sur l’aspect plus technique : nous utiliserons Android comme système d’exploitation, sur un téléphone mobile open source de la marque Always Innovating, modèle mini book OU via la ré-utilisation de téléphones portables déjà utilisés sur d’autres créations. La partie logicielle, sera développée avec Processing.android, permettant dans la mesure du possible une installtion sur n’importe quel téléphone Android, …

DEV :

Mediation de l’expo :

Extraits des sources de médiation

« La peinture muette doit faire le choix d’un moment-clé dans l’histoire
retranscrite pour exprimer dans un unique instant ce que le théâtre
peut développer en plusieurs actes… »

« Les corps et l’expression des
visages deviennent un langage universel qui traduit les mouvements de
l’âme. L’expression des passions devient un vecteur de la lisibilité du
tableau. »

 » Ses ( Carles Coypel )
recherches sur le temps (dilation ou, au contraire, extrême
condensation dramatique) et l’expressivité dans ses tableaux, ouvrent à
la fois la voie au drame bourgeois de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
et à l’épure néoclassique de Jacques-Louis David (1748-1825).
« 

Photos :

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Le projet REMAKE est soutenu par le Programme Culture 2007-2013 

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